Turquie Eté 2014 - En Argos

Après plus de 3 ans de tergiversations, nous avons finalement franchi le pas et investi dans une cellule (Gazell, de la firme BBF, en finition haut de gamme Grand Raid) et dans un pick up Ford Ranger double cabine, à la faveur de la vente de notre ancienne maison.
Nous avons équipé le véhicule afin qu'il puisse "affronter" toutes les destinations que nous envisageons avec ce nouveau mode de voyage. Le rêve ultime serait de transférer le véhicule aux USA pour quelques années ou en Afrique Australe pour un an.

Mais avant de nous lancer sur de telles aventures, nous souhaitons tester notre Argos (surnommé ainsi en hommage à Jason et à ses Argonautes, incarnation du voyage au bout du monde !) en conditions réelles.

L'évolution malheureuse de la géopolitique réduit notre choix de destinations comme peau de chagrin.
Le Magreb ne nous parait pas assez sûr, la Scandinavie est trop froide, nous avons déjà plusieurs fois testé la Grande-Bretagne.
Ce sera la Turquie par la route, via le nord de l'Italie et de la Grèce !
Nous disposons de moins d'un mois au total, nous ne pourrons donc pas consacrer le temps qu'elles méritent à l'Italie et à la Grèce...



Jeudi 24 Juillet 2014


La première étape doit nous permettre de rejoindre Ancône dans le nord-est de l'Italie où nous attend le ferry pour la Grèce.

Nous démarrons vers 15h00 (soit 2 h après l'heure prévue !).
Les camions sont extrêmement nombreux sur l'autoroute, particulièrement en Italie. N'ayant pas encore bien pris en main notre Argos, nous avons quelques petites frayeurs lors des dépassements.
Nous faisons une pause vers 21h à Piacenza, pour manger sur une aire de service en bord de base militaire, autorisée pour la nuit. Terreur ne veut pas rester dormir là (près des militaires) "par peur des entrainement ou d'une guerre".
Finalement, vers 22h30, nous nous "déployons" sur une aire d'autoroute - suite aux conseils des policiers italiens - au milieu de la station service, contre les pompes à essence des semi-remorques.
Nuit convenable, surtout pour les garçons, et même grasse-mat malgré le raffut des semi-remorques toute la nuit...



 

Vendredi 25 Juillet 2014 


Arrivée à Ancône - Terminal des ferry pour la Grêce.

Départ de notre station service avant Parme.
Beaucoup de route, de camions, d'embouteillage, de stress, ... nous arrivons à destination vers 13h30 pour un départ du bateau à 16h00.

Après avoir récupéré les billets, nous nous positionnons dans la file d'attente pour l'embarquement.
Tout se passe très bien, contrairement à nos craintes, basées sur de mauvais commentaires concernant la Compagnie Maritime Minoan Line.
Seule la communication est difficile : des grecs parlant italien !!!





 


La ville d'Ancône toute entière semble tournée vers l'activité portuaire, à telle point que les ferrys se fondent littéralement au milieu des bâtiments.








Argos est tout heureux de sa première traversée en ferry. Pour un peu, il remuerait la queue...





La traversée est très agréable avec un grand soleil et une mer ultra calme.
Nous goûtons à bord le premier kebab d'une longue série. 
Nous avions opté pour une cabine individuelle pour avoir un peu d'intimité et nous nous en félicitons.
Le moindre recoin du bateau (ponts, couloirs, escaliers,...) est en effet couvert de matelas gonflables, tentes et sacs de couchage. Des étendages de linge sont même dressés entre des rambardes ! 
Mais l'ambiance est bon enfant et c'est le plus important.


Samedi 26 Juillet 2014



Nous arrivons à l'heure prévue à Igouménitsa (Grêce).
La sortie se fait dans un joyeux désordre mais calmement et dans une relative bonne humeur.

Nous optons pour la route nationale avec virages mais déserte (ça fait du bien aprés l'Italie !).
Nous suivons la 1ere étape du road book Vibraction, et nous nous perdons dans Ioanina.
Nous trouvons un parking sur les bords du lac, où notre petit monstre refuse de rester parce que "ça sent trop mauvais" (la vase), et allons nous promener le long des remparts à la recherche d'un restaurant à gyros.




Nous poursuivons notre route jusqu'à Metsovo, jolie village alpin (avec location de skis !).
La plupart des bâtiments sont en vieilles pierres et les rues sont pavées.
Terreur achète des Lego Chima chinois et Claude ses 1er loukoums.















Suite à une erreur de ma part, nous nous perdons et traversons un paysage alpin avec quelques fermes, qui nous rappelle les Highlands d'Ecosse, en plus vert. Une pure merveille !




Avant le "Col de Karadras" (ce n'est pas le nom exact mais çà nous rappelle un passage mémorable du Seigneur des Anneaux et nous préférons notre surnom), un éboulis bloque la moitié de la route.




Nous croisons des troupeaux de chèvres, de vaches, de moutons, des monastères, des chapelles et de nombreux ex voto, tous plus décorés les uns que les autres.

















Et enfin au loin, les Météores ...
Quitte à traverser la Grèce au pas de course, autant choisir quelques merveilles à visiter !



  











Nous suivons les conseils du road book et nous arrêtons pour la nuit au Camping Vachos Kastraki au pied des Météores, une très bonne adresse: confortable, une vue imprenables sur les monastères et un wifi efficace.


 Dimanche 27 Juillet 2014


Malgré un réveil tardif et une mise en route pas très rapide, nous avons bien l'intention de profiter un minimum des fantastiques monastères orthodoxes !

Nous suivons la route qui serpente entre les monastères, qui permet d'apercevoir un grand nombre d'entre eux.







Les monastères sont tous plus perchés et spectaculaires les uns que les autres...






























Nous ne visitons que Agia Triada (par manque de temps).
L'entrée du site est gardée par un employé dont la motivation est proportionnelle à la température ambiante.
Nous ne croisons aucun pope.











Notre fils profite à fond des paysages et de "l'escalade" des Météores. Il compte les marches d'accès à Agia Triada (112 à l'aller et 153 au retour !!!).


















Les monastères offrent des vues spectaculaires sur la ville de Kastraki.






La Chapelle Saint George, accrochée à flanc de falaise, décorée de bouts de tissus en hommage à une légende chrétienne locale.






Les chèvres semblent avoir l'art de trouver les meilleurs endroits pour se reposer...




Les meilleurs choses ayant une fin, nous nous remettons en route pour la Turquie.

Nous traversons des zones non touristiques où la quasi totalité des commerces sont fermés pour liquidation. Nous ne trouvons même pas de restaurant ou de parking pour nous arrêter autour de Larisa.

Les dégâts de la crise financière que traverse la Grèce, qui paraissent abstraits vus de France, prennent tout leur sens une fois sur place !

Nous prenons l'autoroute à péages mais, au bout de quelques kilomètres, celle ci s'arrête et nous nous retrouvons sur une petite route à double sens dans une vallée étroite.
Après encore quelques kilomètres, retour sur l'autoroute accompagné d'un péage.
Nouvelle fin de l'autoroute et ainsi de suite sur 300km, dans les environs de Thessalonique. Nous passerons 6 péages, très chers, et déterminés théoriquement en fonction de la hauteur du véhicule. La mesure étant faite à l'aide d'une planche de bois accrochée à une tige métallique, notre hauteur varie d'un péage à l'autre. De même que la taxe... Pas très carré tout çà !

Nous nous arrêtons pour la nuit à Néa Karvali, au Camping Alexandros, sur la plage.
L'emplacement est très agréable mais un mariage se déroule au sein du camping. La nuit sera bruyante...


Lundi 28 Juillet 2014


Nous sommes réveillés par le soleil après une bonne nuit rafraichie par la brise marine.
Le camping nous offre un torchon siglé à son nom (charmante attention qui, depuis, nous accompagne dans nos périples) puis direction la frontière.

Nous avions été mis en garde contre la complexité et la longueur du passage de frontière Grèce - Turquie.
Les formalités seront accomplies en moins de 30 minutes avec passages de 4 postes différents : contrôle des passeports, de la carte grise, de l'assurance du véhicule puis un coup de tampon sur chaque passeport + 1 pour l'Argos qui, lui, peut rester jusqu'en Janvier 2015.
Les douaniers sont courtois et professionnels et nous en venons presque à attendre les complications !

Dès les premiers tours de roue en Turquie, le contraste est saisissant avec la Grèce en crise : les champs sont verdoyants et cultivés, les magasins abondants et en pleine santé, les villes bourdonnent d'activité !
Nous retrouvons des chaînes commerciales tout sauf dépaysantes : Burger King, Migros...

Nous roulons tout droit vers Istanbul en longeant la mer de Marmara, aux stations balnéaires très animées.

Pas moyen d'acheter la carte HGS pour payer l'autoroute. Un sympatique Turc, parlant très bien anglais et qui cherche lui aussi à acheter la carte, nous explique qu'il ne faut pas s'inquiéter : on pourra toujours l'acheter sur une aire d'autoroute. Puis, il revient vers nous après être parti en voiture, pour nous dire que c'est la fin du Ramadan et que les autoroutes et ponts seront gratuits pour 4 jours !

Nous roulons vers Istanbul et apréhendons les 4h d'embouteillages à l'entrée de la ville, dont tout le monde parle. Pour la troisième fois du voyage, après la compagnie maritime et la frontière, nous serons agréablement surpris.
Nous admirons la modernité de la ville, ses hôpitaux et centres commerciaux tous neufs, ses routes parfaitement indiquées  et le panneau "Istanbul population 12500000", sans jamais avoir ne serait-ce qu'un ralentissement !

Petit moment de panique : nous ne savons pas où aller car nous pensions avoir largement le temps de nous retourner pendant les heures d'embouteillage. Nous consultons les cartes et le GPS mais les panneaux routiers nous guident parfaitement jusqu'à Sultanhamet.
Argos se faufile dans les petites rues pavées sans trop de difficulté et nous découvrons en levant le nez que nous sommes à deux pas de la Grande Mosquée Bleue.




Les campings du centre, malgré une situation exceptionnelle en bord de mer, sont en fait des aires de service bondées et nous cédons à la facilité en nous présentant au Kalyon Hotel, lui-aussi au bord de la mer, au pied des mosquées, avec un grand parking gardé 24/24H.

Nous partons à pieds pour une première approche de la ville, dont une grande partie des attraits se dispose autour de la place Sultanhammet.


L'hippodrome...




 La Mosquée Bleue...





La fête de fin de Ramadan se poursuit et toute la ville d'Istanbul est envahie de ses habitants, qui flânent, pique-niquent dans les parcs, visitent leur somptueuse cité.






L'ex-basilique de Sainte Sophie, devenue mosquée...













Visite d'un petit bazar proche de la place Sultanhammet, qui alterne petites échoppes à touristes et restaurants en plein air.








Une petite rue bien originale...






La petite rue pavée qui contourne Sainte Sophie permet d'atteindre le Parc Gülhane, en contrebas du Palais de Topkapi.

















La fête de fin de Ramadan bat là-aussi son plein et il est difficile de trouver un mètre carré qui ne soit pas transformé en aire de pique nique par les Stanbouliottes !




Nous profitons de la balade dans le parc le long des murailles du Palais de Topkapi pour en admirer les façades ouvragées.






Nous terminons la journée par un repas dans un petit restaurant sur le toit d'un immeuble avec une vue exceptionnelle sur la Mosquée Bleue et la Mer de Marmara. Nous sommes en Europe et nous apercevons au loin l'Asie !






Le restaurant étant particulièrement accueillant, nous restons juqu'au coucher de soleil.
L'éclairage nocturne de la Mosquée Bleue la rend encore plus majestueuse.





Mardi 29 Juillet 2014



Aujourd'hui, le Palais de Topkapi est fermé. Nous commencerons donc par le Grand Bazar.
On marche beaucoup, on grimpe, la chaleur est étouffante dès 09h du matin.

Istanbul est assez représentative de la Turquie dans son ensemble : un mélange de traditions séculaires et de modernisme, les fast food américains cotoyant les minarets...



Après une heure à tourner et virer, nous ne trouvons pas le Grand Bazar mais seulement une ruelle de vendeurs de contrefaçons.
Les entrées officielles du bazar sont fermées, les magasins ont le rideau baissé.
Nous croisons finalement des touristes américains qui nous expliquent que le Bazar est fermée en raison de la fête de fin de Ramadan !

Nous faisons demi-tour et retournons vers la Mosquée Bleue que nous n'avions qu'aperçue la veille.
La cours de la mosquée est grandiose et tapissée de panneaux explicatifs sur l'Islam, dont un explique la proximité de l'Islam et du Judaïsme. Une extraordinaire preuve de tolérance et d'ouverture d'esprit en ces temps d'extrémisme...





Première tentative de visite de l'intérieur de la mosquée : il faut des chaussettes pour tout le monde, que nous n'avions pas prévues, et une foulard pour les dames. Nous allons donc faire quelques emplettes dans les magasins à l'entrée de la mosquée et, enfin équipés, nous effectuons une deuxième tentative.
Qui se révélera elle-aussi infructueuse : la mosquée n'accepte plus les visites car c'est l'heure de la prière.
De toutes façons, le petite monstre râle atrocement et il est temps d'aller se caler l'estomac.
Nous choisissons un petit resto de type cafétéria, où les plats sont excellents et le pain fabriqué en direct.





La première partie d'après-midi est consacrée à la visite de Sainte Sophie, en rénovation et donc recouverte partiellement d’échafaudages.
Le mélange d'influences chrétiennes et musulmans est surprenant et l'architecture extraordinaire !




Etonnante décoration pour une mosquée...






Notre troisième tentative de visite de la Mosquée Bleue se solde par un nouvel échec : il y a un monde épouvantable et nous pour une petite pause fraicheur à l'hôtel.

La quatrième approche de la mosquée (qu'est-ce que nous sommes pieux !) sera la bonne : la prière vient de se terminer, nous avons tout l'équipement nécessaire.

Le bâtiment lui-même est encore plus impressionnant que Sainte Sophie (le Sultan Ahmet 1er l'a d'ailleurs faite édifier dans ce sens) et les plafonds sont richement décorés mais il lui manque le zeste de personnalité que possède Sainte Sophie.








La fin de journée est l'occasion de se perdre une nouvelle fois dans les vieilles rues d'Istanbul.

Mercredi 30 juillet


Pour la dernière matinée à Istanbul, nous avons programmé la visite du Palais de Topkapi, réputé pour ses riches collections de tenues, armes, bijoux, livres anciens.
Manque de chance, la bibliothèque et la cuisine sont fermées pour rénovation.
Il y a foule et nous devons faire de longues files d'attente pour visiter les salles au trésor. Pendant que l'un d'entre nous patiente dans la queue, l'autre accompagne le petit monstre voir les magnifiques costumes et armures.

Les différentes cours sont toutes plus ouvragées les unes que les autres.



Le Palais offre des vues exceptionnelles sur le côté asiatique et sur la ville d'Istanbul.







Fini, la pause à l'hôtel ! Nous reprenons Argos et quittons Istanbul par un dédale de ruelles, où le GPS nous est des plus utiles.
Nous empruntons le pont sud, qui enjambe le Bosphore et reprenons le road book Vibraction sur le côté asiatique.

Nous nous dirigeons vers la Mer Noire par de petites routes serpentant entre de calmes villages.
Des copropriétés inachevées avec des vues imprenables parsèment les côtes...








Plusieurs kilomètres de pistes en bord de mer nous permettent de traverser d'agréables petites forêts et de faire de sympathiques rencontres.







Notre recherche d'un lieu de bivouac ou de camping se révèle particulièrement difficile. C'est toujours la fête post-Ramadan et les accès plages sont gratuits. Le moindre espace est occupé par des campings sauvages improvisés et sales et des détritus parsèment les sols.
Le camping conseillé par le road-book est noir de monde.
Nous atteignons Agva, station balnéaire réputée sur la Mer Noire.
Le grand parking bordant la mer est couvert de tentes improvisées qui relèvement plus du squat que du bivouac, nous poursuivons donc la route vers la baie de Kilimki.
Nous cherchons un lieu de bivouac agréable mais tous sont couverts de ruches.
Nous retournons à Agva, où les campeurs ont déserté la place (car à minuit le parking redevient payant), laissant des montagnes de poubelles et détritus divers...
Epuisés par la longue journée et les heures de route, nous nous installons sur cette décharge publique en bord de plage.
Le parking est immense et nous nous installons le plus loin possible de la "'civilisation" mais des groupes d'adolescents s'installent autour de nous pour écouter de la musique, fumer le narguilé et finalement dormir à côté de nous !

 

Jeudi 31 Juillet 


Nous serons réveillés à 7H par des autochtones commençant à s'installer sur la plage pour la journée.
La nuit fut rude...







Nous suivons l'étape 5 du road-book, qui nous fait traverser de magnifiques villages de paysans aux maisons en torchis.






Nous nous perdons plusieurs fois à cause de travaux sur les petites routes gravillonnées conseillées par Vibraction.

Vendredi 1 Août 
















































































































































































































































































































































































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